Inspirations Existentialistes
L’extraordinaire nous habite
L’extraordinaire ne se cache pas toujours dans les exploits spectaculaires ou les destins hors du commun. Il réside souvent dans la ténacité, l’engagement et la capacité de résilience de personnes ordinaires, prises dans la masse de ceux qui accomplissent l’impossible au quotidien.
Des personnages qui, sans posséder de pouvoirs ni de destin exceptionnel, deviennent des héros inconnus du quotidien par la force de leur engagement. Ces anonymes que nous croisons chaque jour incarnent la possibilité, pour chacun d’entre nous, de faire émerger l’extraordinaire de l’ordinaire. Ils affrontent les défis universels de la vie : la maladie, le deuil, l’amour, la solitude, l’injustice. Loin d’être parfaits, ces protagonistes trébuchent, doutent, mais ils affrontent. Leur transformation progressive, leur capacité à se relever et à agir malgré les obstacles nous rappellent que l’héroïsme peut se cacher dans chaque geste du quotidien.
Des exemples inspirants de notre paysage émotionnel collectif
Pourquoi ces histoires nous touchent-elles tant ?
Parce que leurs exploits ne révèlent pas seulement leur propre force intérieure — ils révèlent la nôtre. Ils incarnent une puissance de transcendance qui sommeille en chacun de nous, souvent enfouie, silencieuse, à peine soupçonnée. En les voyant se dépasser, nous reconnaissons, parfois malgré nous, des valeurs que nous portons confusément : le courage, la dignité, la persévérance, l’amour de la vie. Ils deviennent les porte-étendards de ce que l’humain peut être de plus vaste, et font vibrer en nous cette possibilité — d’être plus vrai, plus vivant, plus relié les uns aux autres.
L’histoire humaine est marquée par des figures qui, face à l’absurde, à l’injustice ou à la souffrance, ont choisi de vivre debout, en cohérence avec leur conscience. Des repères universels comme Gandhi, Mandela, Martin Luther King Jr. ou Viktor Frankl nous rappellent que l'existence peut devenir un lieu de résistance intérieure, de transformation et d'engagement. Chacun d'eux, à sa manière, a incarné une vérité existentielle profonde : celle d’un être humain confronté à l’épreuve, mais habité par une force de sens plus grande que lui-même.
Mais au-delà de ces grandes figures — que l’Histoire a retenues —, il existe d'autres formes de courage, plus discrètes, plus modeste, plus silencieuses, et tout aussi poignantes auxquelles nous pouvons nous identifier. Ce sont celles de femmes et d’hommes, souvent anonymes, dont le combat personnel témoigne que le noyau existentialiste n’est pas réservé aux philosophes ni aux héros médiatisés, mais vit en chacun de nous : dans nos choix, nos refus, nos renaissances.
À la source du sens :
Ces personnes qui, sans être des figures philosophiques ni militantes au sens classique, marquent notre paysage émotionnel collectif par la manière dont elles affrontent l’existence avec dérision, lucidité, tendresse ou rage de vivre.
Olivier Goy "Je suis invincible"
La vie d'Olivier Goy bascule en 2020 lorsqu’il apprend être atteint de la maladie de Charcot - une pathologie dégénérative incurable, qui entraîne une paralysie progressive des muscles tout en laissant les capacités mentales intactes.
Plutôt que de se retirer, il choisit de témoigner, de créer du lien et de vivre intensément chaque instant. Il documente son parcours avec pudeur et dignité dans le film Invincible Été, où il partage sa joie de vivre intacte, son humour, et sa quête de présence.
Alors qu'il se sait condamné il mène un combat libérateur et déclame "je suis invincible" !
Olivier Goy subsistera par sa voix. Il est invincible parce que sa voix, c’est son esprit, la quintessence de son existence. Même lorsque le corps s’affaiblit, la parole, le témoignage, la pensée continuent de rayonner. Sa voix porte bien au-delà de la maladie, elle incarne ce qu’il a de plus essentiel : sa capacité à transmettre, à toucher, à inspirer. Ainsi, l’invincibilité d’Olivier Goy réside dans la persistance de son message et de son humanité, qui continueront d’exister, d’agir et de résonner, même au-delà de sa propre existence.
Olivier Goy incarne une figure rare : celle d’un homme qui transforme l’annonce de sa fin en acte de lucidité, de gratitude et de transmission. Dans sa fragilité croissante, il révèle une force existentielle saisissante — celle d’un regard qui choisit la lumière jusqu’au bout.
Atteint de la maladie des os de verre, il a fait de son handicap une force comique et existentielle. Par l’humour noir, l’autodérision et la provocation tendre, il a renversé les regards, brisé les tabous, et surtout rappelé que vivre avec dignité, c’est aussi pouvoir rire de l’insoutenable. Sa scène était un acte de résistance, une leçon de liberté
Guillaume Bats
"La plus grande difficulté de ma vie ...c'était de m'aimer... ce nouveau combat mené : je n'ai même pas eu l'impression de le mener"
Aventurier, écrivain, conférencier
En 1994, Philippe Croizon est électrocuté à haute tension alors qu’il bricole sur le toit de sa maison. Il perd ses quatre membres. Contre toute attente, il choisit de ne pas se laisser définir par son handicap, mais par ce qu’il décide d’en faire.
En 2010, il accomplit un exploit qui bouleverse l’opinion : il traverse la Manche à la nage, équipé de prothèses spéciales. Il enchaîne ensuite d’autres défis extrêmes : le Dakar, des traversées intercontinentales à la nage, et un engagement public pour les personnes en situation de handicap.
Sa devise, "Tout est possible", n’est pas un slogan de performance : c’est un cri de vie. Il incarne un existentialisme de la volonté, du dépassement, et du sens donné à l’impossible, à travers le rire, l’effort, et la fraternité.
Philippe Croizon – "Tout est possible !"
Quel est le plus beau souvenir de votre vie ?
